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Hausse de l’EUR CHF : impact modéré sur l’économie suisse et le chômage

PIB suisse

L’économie suisse devrait résister mieux que prévu au choc monétaire qu’elle a connu en début d’année. Suite à la hausse du franc suisse survenue mi-janvier après la suppression du taux plancher par la BNS, l’économie suisse, fortement basée sur les exportations, a perdu en compétitivité.

Les études économiques faites sur le sujet s’accordaient sur une perte de 1% de PIB par rapport à ce qui était prévu avant la suppression du taux plancher EUR CHF. Le groupe d’experts de la Confédération ne s’étaient toutefois pas exprimés sur le sujet. C’est à présent chose faite, avec un communiqué officiel, et les nouvelles sont plutôt rassurantes, même si l’économie suisse a été fragilisée et demeure plus que jamais fortement dépendante de l’état de santé de l’économie de son principal partenaire économique, l’Union européenne.

Une hausse du franc suisse historique en janvier 2015

Historiquement, l’augmentation du franc suisse par rapport à l’euro en janvier 2015 est la plus importante jamais enregistrée sur une période aussi courte. Heureusement, le franc suisse a perdu de la valeur face aux monnaies des autres partenaires économiques, comme le dollars ou la livre sterling, ce qui a permis de limiter la perte de compétitivité de l’économie suisse sur les pays concernés.

Le groupe d’expert de la Confédération prévoit une hausse du PIB suisse de +0,9% en 2015

Pour l’année 2014, la croissance du PIB suisse a été de +2%, avec à la clé la création de 33 000 emplois (équivalent temps plein). L’an passé, contrairement aux années précédentes, le pilier de la croissance n’a pas été la demande intérieure mais les exportations, puisque 60% de la croissance du PIB en 2014 est due à ces exportations (ou plus exactement à la balance commerciale qui est la différence en valeur monétaire entre les exportations et les importations de biens et services).

Chez les partenaires européens de la Suisse, la situation s’est plutôt améliorée depuis la moitié de l’année 2014, avec une confirmation pour la plupart des pays de l’UE en début d’année 2015. En Suisse toutefois, c’est la situation inverse qu’on observe car la suppression du taux plancher a fragilisé l’économie suisse en tout début d’année. Malgré le caractère soudain, et l’intensité de la hausse, les experts de Confédération estiment que cette situation n’entrainera ni rupture pour l’économie suisse, ni hausse significative du chômage.

Toutefois, les prévisions initiales ont bien sûr été revues à la baisse, puisque le groupe d’expert prévoyait une croissance du PIB de +2,1% en 2015 (elle ne sera que de 0,9%), et de +2,4% en 2016 (elle ne sera que de 1,8%). Pour avoir un élément de comparaison, l’OCDE prévoit une hausse du PIB dans la zone euro de +1,7%, et de +1,1% pour la France pour 2015.

2 facteurs vont limiter la casse : la santé de l’UE qui s’améliore, et l’immigration

Le fait que l’économie suisse soit moins impactée que prévue par la hausse du franc suisse s’explique, selon les experts, par deux facteurs :

  • le redémarrage de l’économie des pays de l’Union européenne
  • l’augmentation de la population résidente en Suisse, principalement due à l’immigration

Pour l’année 2015, la croissance intérieure (la consommation notamment) devrait être le pilier de la croissance du PIB (alors que les exportations et les investissements devraient baisser).

Impact sur le chômage pour l’année 2015 : modéré

Le chômage a légèrement augmenté en février 2015 (+1500 personnes inscrites au chômage). Les experts estiment que le chômage devrait progresser de manière modérée en 2015, pour atteindre une moyenne de 3,3% (au lieu de 3% prévus avant la hausse du franc suisse), et de 3,4% en 2016(au lieu de 2,8% prévus avant la hausse du franc suisse).

Baisse des prix en 2015, hausse en 2016

Une baisse des prix est attendue pour 2015, dans la continuité de l’inflation négative qui dure depuis fin octobre 2011. Toutefois, les experts prévoient un retour à une hausse des prix en 2016.

Certains secteurs sont fortement touchés

Les experts admettent toutefois que certains secteurs seront fortement impactés en 2015 : il s’agit du secteur du Tourisme, et de manière générale une partie de l’industrie qui exporte (notamment l’industrie des machines). Selon eux, il ne faudrait pas qu’il y ait une appréciation supplémentaire du franc suisse, car cela poserait de très gros problèmes à ces secteurs.

Conclusion

Après avoir très bien résisté à la crise de 2008, l’économie suisse devrait encore rester vaillante, malgré un choc monétaire aussi soudain qu’important début 2015. La bonne nouvelle, c’est notamment une hausse a priori modérée du chômage en Suisse. Cette étude souligne également, et plus que jamais, la très forte dépendance de l’économie suisse à l’économie des pays de l’Union européenne : il est plutôt heureux, et salvateur pour l’économie suisse, que les pays de l’UE se portent mieux sur le plan économique.

Un autre sujet mérite d’être mis en lumière : l’immigration sera, pour 2015 et 2016, un des facteurs de croissance de la Suisse (par le biais de la consommation intérieure). Si on prend ce sujet avec, dans le viseur, la votation de février 2014 sur la limitation de l’immigration, on se dit que les autorités suisses vont devoir déployer une énergie considérable pour faire appliquer la décision du peuple sans  gripper une économie fragilisée…

David Talerman

Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

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