Le marché de l’emploi suisse est toujours aussi dynamique

Le marché de l'emploi en Suisse se porte visiblement toujours aussi bien : il semblerait que l'annonce en janvier 2015 de la Banque Nationale Suisse (BNS) de ne plus soutenir le taux de change EUR franc suisse n'ait eu finalement que peu d'impact sur le marché de l'emploi en Suisse. En effet, une étude faite par Manpower Suisse juste après l'annonce de la BNS n'indique pas de variation significative à la baisse des intentions de recrutement des entreprises suisses.

Des perspectives de recrutement qui demeurent positives

Par rapport au trimestre précédent, où les entreprises suisses étaient plutôt dans l'incertitude,  les perspectives économiques dans les mois à venir semblent positives, ce qui permet aux entreprises de relever leurs intentions de recrutement. Sur les quelques 700 entreprises interrogées lors de l'étude (qui a eu lie entre le 14 et le 27 janvier, soit après la fin du taux plancher annoncé par la BNS), 11% prévoient une augmentation de leurs effectifs, 82% estiment qu'il n'y aura aucun changement, et 5% prévoient une baisse des effectifs : au total, on s'attend à l'échelle de la Suisse à une augmentation de +4% de la prévision nette d'emploi (soit en augmentation de six points par rapport au 1er trimestre, et stable par rapport au 2ème trimestre de l'année 2014).

Perspectives d'emploi par secteur d'activité

4 secteurs sur les 10 analysés prévoient une augmentation des effectifs, 2 prévoient une stabilisation et 4 prévoient une baisse. Ce qui est très étonnant ce trimestre, c'est que les hausses et les baisses sont très polarisées : les 3 secteurs qui prévoient une augmentation des effectifs, estiment que cette hausse sera, dans les 3 cas, plutôt significative. En effet, le secteur de la Construction estime que la prévision nette d'emploi sera de +30, ce qui indique une intensité particulièrement soutenue dans le recrutement de personnel. Même chose pour le secteur des services publics et sociaux. Côté hausse, la surprise vient du secteur de l'hôtellerie restauration, qu'on pensait souffrir de la hausse du franc suisse mais qui semble prévoir une augmentation de personnel dans le trimestre à venir (plus le franc suisse est fort par rapport à l'euro et au dollar, plus la Suisse est une destination considérée comme chère pour les touristes, ce qui est supposé impacter le tourisme et donc l'hôtellerie restauration).

A l'inverse, les secteurs qui prévoient des baisses d'effectif prévoient une sérieuse baisse : l'agriculture, avec -12 points, mais surtout le Commerce  avec -10 points. Ce dernier résultat est plus en conformité avec l'impact du franc fort (avec un franc fort, les consommateurs suisses qui consomment des produits fabriqués en Suisse se tourneront plus facilement vers l'étranger, pour bénéficier d'un effet taux de change favorable et payer moins chers leurs biens).

3 secteurs bougeront peu en termes d'effectifs : le secteur de la banque / finance / immobilier, le secteur de l'énergie, et celui des transports (légère augmentation pour ce dernier).