fbpx
Accueil > Actualité en Suisse > Pénurie de spécialistes en informatique, mathématiques, techniques et sciences naturelles

Pénurie de spécialistes en informatique, mathématiques, techniques et sciences naturelles

La Suisse souffre depuis plusieurs années d’une pénurie de personnel qualifié, et notamment dans les domaines techniques. Une étude récente de la Confédération donne des éléments chiffrés de ce manque de personnel, ainsi que des pistes d’améliorations pour les années à venir.

Certaines de ces pistes sont d’ailleurs favorables aux étrangers qualifiés qui souhaitent travailler en Suisse, et particulièrement dans les domaines de l’informatique, des mathématiques, des sciences et de la technique (pour faciliter la lecture, nous appellerons l’ensemble de ces domaines MINT dans la suite de l’article).

Cette étude ne tient pas compte des pénuries de personnel qualifié pour la santé , mais tient compte de la pénurie de personnel de formation médicale actif dans les domaines cités (par exemple, les médecins qui travaillent dans la recherche pour les laboratoires pharmaceutiques sont pris en compte dans l’étude).

Une pénurie de personnel qualifié, y compris en période de crise

L’étude montre qu’en 2009, en pleine période de crise, la Suisse a connu une pénurie de personnel qualifié : alors que plus de 170 000 spécialistes de ces domaines travaillaient en Suisse en mars 2009, on observait 16 000 postes qualifiés à pourvoir avec dans le même temps, 2 000 spécialistes au chômage : le nombre de postes étaient (et reste) supérieur aux candidats.

Par ailleurs, l’étude met l’accent sur le taux de chômage particulièrement bas de ces spécialistes : il est à 1,2% (contre environ 3,5% de chômage pour l’ensemble de la population).

Autre caractéristique de ces métiers : le fait que le recours à la main d’oeuvre étrangère y est beaucoup plus important que la moyenne. Notamment, l’immigration dans le domaine de la construction, de la chimie, des sciences de la vie, on constate une forte immigration depuis 2003.

Pour les métiers de l’informatique et de la technique, cette immigration supérieure à la moyenne existe depuis 2000.

L’étude montre toutefois que la pénurie baisse avec les effets de la crise : au plus fort de la crise, la pénurie de personnel qualifié a été moins forte, et le nombre de place vacantes a diminué de 50%. En 2009, le déficit de spécialistes s’est stabilisé à un peu moins de 15 000, qui semble un indicateur à peu près stable du nombre d’opportunités, en termes de postes ouverts, pour des spécialistes, qu’ils soient étrangers ou pas.

Revue des secteurs qui ont le plus besoin de spécialistes

Informatique

L’étude souligne que depuis 2003, le déficit de spécialistes en informatique a augmenté pour atteindre son plus haut en 2007, avec 9 000 postes à pourvoir en Suisse. Depuis cette date, le déficit se réduit, mais en mars 2009, on comptabilisait encore 4 000 postes à pourvoir dans ce domaine.

Technique

Le domaine de la technique concerne des domaines comme les équipements électroniques et électriques, l’industrie des machines et des métaux. Les personnes concernées sont principalement des ingénieurs et des techniciens. Depuis janvier 2006, le nombre de postes à pourvoir a augmenté de manière importante pour atteindre un maximum de 16 000 en octobre 2008. Après cette date, date d’entrée dans la crise, le nombre de places vacantes a chuté de 50%. Dans ce domaine, certaines branches ont été plus durement touchées que d’autres par la crise, notamment à cause du caractère fortement exportateur de certaines : c’est notamment le cas de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM).

En mars 2009, on comptabilisait encore 4 300 postes vacants de spécialistes dans ce domaine, avec un taux de chômage relativement bas (inférieur à 1%). Malgré la crise, on recherchait encore des spécialistes en micro-techniques, en génie électrique, et en génie mécanique.

Construction

Ce secteur semble moins sensible à la conjoncture que les autres et recrute de manière constante et régulière des spécialistes. Depuis 2004, la pénurie de ce secteur se fait sentir jusqu’en mars 2009, avec 4 000 postes vacants et un taux de chômage inférieur à 1%. Les postes les plus recherchés sont les techniciens qualifiés du bâtiment et les ingénieurs civils.

Chimie et sciences de la vie

Ce secteur, plus petit en nombre d’opportunités que les autres, accusait un déficit de 1 000 postes en mars 2009,  avec un taux de chômage inférieur à 1%.

Dans les secteurs des biotechnologies et de la santé,  on manque de spécialistes en technologie pharmaceutique, en techniques médicales, et en pharmacie.

Les salaires à l’embauche, et l’évolution des salaires des spécialistes

Selon l’Office fédéral de la statistique, ce sont les médecins et pharmaciens, les spécialistes en sciences économiques et les spécialistes en sciences techniques (sciences techniques, sylviculture, agriculture) qui sont les mieux payés 1 an après la fin de leur formation (respectivement 81 000 francs suisses bruts annuels, 78 000 et 66 000). Tous sont diplômés des hautes écoles universitaires.

Dans la construction, 1 an après la fin de leurs études, les spécialistes sont payés en moyenne 62 000 francs suisses, ce qui est plutôt bas.

L’étude note par ailleurs que 5 ans après la fin de leurs études, les diplômés sont payés en moyenne 90 000 francs suisses.

Concernant l’évolution des salaires en Suisse pour ces métiers, l’étude montre que les salaires réels des spécialistes MINT ont augmenté entre juin 2004 et mai 2008 de 3,3%, soit bien plus que la moyenne des salaires (0,6%).

Voici  quelques exemples :

  • les ingénieurs de l’industrie horlogère ont vu leur salaire augmenter en moyenne de 3,4% entre les années 2005 et 2009
  • les ingénieurs civils avaient, en moyenne, un salaire plus élevé de 8,2% en 2009 qu’en 2006.
  • les ingénieurs en informatique ont vu leur salaire augmenter de plus de 5% entre 2005 et 2008
  • les ingénieurs en télécommunication ont bénéficié d’une augmentation de salaire de près de 4% pendant la même période
  • les chimistes, ingénieurs machines, ingénieurs en génie civil, ingénieurs en génie électrique ont vu leur salaire augmenter de 1 à 2% entre 2005 et 2008.
  • les ingénieurs en chimie ont pour leur part vu leur salaire diminuer de plus de 1,5% entre 2005 et 2008.

D’un point de vue de l’égalité des salaire hommes / femmes dans les métiers de spécialistes, on observe des différences nettes : la différence de salaire entre hommes et femmes se situe à 34 400 francs suisses en moyenne, et a augmenté.

Nous vous invitons à consulter l’excellente étude “Pénurie de spécialistes MINT en Suisse ” (pdf) sur le site de la Confédération.

Les personnes qui recherchent un emploi en tant que spécialistes pourront consulter également les pages suivantes :

David Talerman

Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scala Wells

Sponsors

Retour en haut