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Les Suisses refusent le salaire minimum à 4 000 francs par mois

L’initiative des syndicats, visant à imposer en Suisse un salaire minimum de 4 000 francs suisses par mois (environ 3 200 EUR), a été clairement rejeté par le peuple suisse : plus de 73% des votants se sont en effet déclarés contre.

Avec un taux de participation relativement élevé (et en tous les cas supérieur à celui de l’initiative du 9 février contre l’immigration de masse), l’initiative a été refusée par un peu plus de 2 millions de votants, et acceptée par un peu moins de 690 000. Ce n’est pas la première fois qu’une telle initiative est soutenue, mais c’est la première fois qu’un montant (4 000 francs suisses) est déterminé.

40% des travailleurs en Suisse travaillent dans un secteur qui fixe un salaire minimum

Concrètement, seuls la moitié des salariés environ sont concernés par une Convention Collective de Travail (CCT), les autres dépendant donc de la loi sur le Travail et du code des Obligations. Parmi ces 50% de salariés, tous ne sont pas concernés par le salaire minimum car ce dernier n’est pas fixé dans toutes les CCT.

Aussi, on estime à 40% la proportion de travailleurs en Suisse qui sont concernés par un salaire minimum dans leur branche ou dans leur entreprise. existe une notion de salaire minimal pour certaines branches, ce qui concerne au total environ 60% des travailleurs en Suisse.

Les Suisses ont dit non au salaire minimum généralisé : et après ?

Le peuple suisse a refusé le salaire minimum au niveau fédéral, mais il reste le problème des bas salaires, puisqu’on estime qu’environ 400 000 personnes touchent aujourd’hui moins de 4 000 francs suisses par mois, les femmes étant notamment les plus touchées. Les syndicats vont donc devoir travailler branche par branche pour tenter de faire passer un salaire minimum.

Le problème dans cette configuration, c’est que dans les branches (ou grandes entreprises) où les syndicats sont présents et bien organisés, cela fonctionne et les travailleurs sont effectivement bien défendus. Dans les autres, c’est beaucoup plus difficile et c’est précisément dans certaines de ces branches que les abus sont constatés, les travailleurs étant soumis à la loi “minimum”, celle-ci ne prévoyant pas de salaire minimum.

Toutefois, la campagne a du bon, car si le peuple suisse a refusé d’inscrire dans la loi un salaire minimum, les syndicats ont fait entendre raison à un certain nombre d’entreprises et de branches qui se sont engagées à élever le salaire minimum au seuil de 4000 CHF. C’est par exemple le cas chez Lidl suisse, le cas du personnel qualifié dans les boulangeries, la branche de la sécurité, les métiers non qualifiés dans les brasseries, l’industrie horlogère dans le canton de Neuchâtel…

Pour plus d’informations sur les salaire minimum par CCT, vous pouvez consulter le site du syndicat Unia.

David Talerman

Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

2 réflexions sur “Les Suisses refusent le salaire minimum à 4 000 francs par mois”

  1. Bonjour David,

    Votre article, bien qu’intéressant, n’explique pas les raisons pour lesquelles le salaire minimum a été rejeté (contrairement à ce qui est indiqué dans la newsletter avec le lien).

    Bien qu’une part du refus soit liée aux personnes rejetant toute idée d’interférence de l’Etat dans les entreprises privées, il me semble qu’un nombre important de votants a dû être sensible au problème de l’impact sur les toutes petites entreprises. En effet, dans certaines toute petites PME, augmenter le salaire de collaborateurs aurait eu un double impact:

    1) Augmenter les charges fixes d’une façon difficile à absorber par l’entreprise (les sociétés en sous-traitance ont par exemple de la difficulté à répercuter ce type de hausse sur leurs clients)
    2) Contraindre ces sociétés à augmenter les autres collaborateurs plus qualifiés qui se retrouveraient dans le cas contraire au même niveau de salaire que des personnes non-qualifiées

    La problématique est semblable à celle que connaît la France avec les lois relatives au licenciement de collaborateurs de longue date. Certaines PME sont en effet obligées de fermer (et donc de licencier l’ensemble de leur collaborateurs) faute de pouvoir payer les indemnités de licenciement de quelques personnes dont elles voudraient se séparer en période de récession.

    Dans les deux cas, ces lois visent des objectifs louables, mais ne devraient s’appliquer qu’à des entreprises d’une certaine taille.

    Qu’en pensez-vous?

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