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Le marché suisse du travail se porte bien (par rapport aux autres pays de l'OCDE)

Pour les travailleurs étrangers qui veulent postuler en Suisse, qu’ils soient frontaliers ou résidents, il n’est pas toujours simple de juger de l’état du marché du travail local en comparaison de son propre pays.

Si on regarde le seul taux de chômage en Suisse, on peut avoir une bonne indication de l’état de santé du pays, mais ce n’est pas suffisant.

Une étude récente sur l’état de santé du marché du travail des pays de l’OCDE permet de faire une telle comparaison.

Chômage bas, fort taux d’occupation des personnes en âge de travailler et salaires élevés

Avec un taux de chômage beaucoup plus faible que la plupart des autres pays de l’OCDE, un taux d’occupation des salariés supérieur de 10 points par rapport à la moyenne des pays de l’Union européenne (le taux d’occupation est le pourcentage de personnes en âge de travailler qui travaillent, que ces personnes soient employée à plein temps ou à temps partiel), et des salaires suisses bien supérieurs, la Suisse se positionne dans le peloton de tête des pays de l’OCDE concernant son marché du travail.

Les raisons évoquées sont la flexibilité du marché du travail, le fait que le droit du travail est beaucoup moins protecteur pour les salariés que dans la plupart des pays de l’Union européenne, mais qu’il soit compensé par des mesures actives du marché du travail, des négociations salariales décentralisés (les négociations se font par branche).

Les points que la Suisse doit améliorer pour son marché du travail

A l’inverse, l’étude montre que la Suisse peut encore progresser sur différents points : le taux de réussite des ORP (Offices Régionaux de Placement, équivalent de Pôle Emploi pour la Suisse) est très inférieur au taux de placement des organismes privés.

Par ailleurs, lorsqu’un candidat est chômage en Suisse, il n’a le droit de refuser un poste qui lui est proposé sans perdre ses droits au chômage que sous certaines conditions que l’étude juge trop restrictives (et que nous ne détaillerons pas ici).

Parmi les autres points qui posent problème, on trouve :

– le taux de chômage des travailleurs étrangers qui est 3 fois plus élevé que la moyenne en Suisse

– le taux de chômage des travailleurs n’ayant que de faibles qualifications est pour sa part 2 fois plus élevé que la moyenne

– un chômeur est au chômage pour une durée maximum de 18 mois, ce qui est long en comparaison internationale

– les chômeurs de longue durée représente 34% des chômeurs, ce qui est important par rapport aux autres pays ayant un taux de chômage similaire à la Suisse (Autriche, Danemark et Norvège notamment).

– en Suisse, les possibilités de prise en charge des enfants qui ne sont pas scolarisés sont limitées et coûteuses par rapport aux autres pays, et obligerait ainsi de nombreuses femmes soit à ne pas travailler, soit à travailler à temps partiel (par exemple, en Suisse, un parent isolé qui gagne l’équivalent du salaire moyen dépensera 18% de ses revenus pour faire garder ses enfants, contre 10% en France ou 14% en moyenne dans les pays de l’OCDE. Pour les parents isolés qui gagneraient 2/3 du salaire moyen, ce pourcentage monte à 23%).

source :  étude SECO Swiss_OCDE_info , octobre 2010 (pdf) et OCDE

News – 8 novembre 2010

David Talerman

Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

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