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4 raisons qui expliquent pourquoi les banques n’octroient (presque) plus de prêts en CHF

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    Avec un taux de change franc suisse euro des plus intéressants, des taux d’intérêt historiquement bas et le prix des biens immobiliers en stagnation, voire en légère baisse, tous les facteurs semblent réunis pour que les travailleurs frontaliers ou les personnes travaillant en Suisse puissent acquérir un bien immobilier en France avec un prêt en devise dans les meilleures conditions. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, vous allez comprendre en lisant la suite pourquoi il est particulièrement difficile aujourd’hui de se faire financer pour l’achat d’un bien immobilier en Haute-Savoie ou dans le pays de Gex.

    Raison #1. Les banques demandent de plus en plus d’apport personnel

    Dans la pratique, les banques françaises demandent actuellement, dans le cadre d’un financement en francs suisses, un apport personnel minimum compris entre 5% et 10%, hors frais de notaire, garanties et frais de dossier. Par ailleurs, nous l’avons vu dans un dossier précédent, le 2ème pilier est de moins en moins considéré comme un apport personnel. Cela signifie par exemple que toute personne qui souhaite acheter un bien immobilier de 300 000 euros (hors frais mentionnés précédemment) financé par un prêt en devise, devra avoir au minimum un apport personnel compris entre 15 000 et 30 000 euros selon la banque.

    Attention, dans beaucoup de cas, la banque ne considérera pas l’apport d’un 2ème pilier comme un apport personnel. La raison ? En passant de 1,20 à pratiquement la parité, le taux de change a fait le bonheur des frontaliers, mais pas forcément celui des banques, qui se retrouvent avec des pertes virtuelles dans leurs comptes. Pour compenser ceci, les banques demandent donc de plus en plus d’apport net pour les prêts accordés en francs suisses, ce qui limite mécaniquement le nombre de clients.

    Raison #2. Les banques n’arrivent pas à gérer les renégociations de prêts de leurs clients

    Avec de tels taux d’intérêt, nombreux sont les clients des établissements financiers à avoir demandé une renégociation de prêt ou à avoir procédé à un rachat de prêt immobilier en devise. Ce phénomène a totalement déstabilisé les services de crédit des banques, qui, depuis plusieurs mois, sont pour la plupart incapables d’absorber cette demande inhabituellement importante. En conséquence, la plupart des banques ne prennent aujourd’hui pratiquement plus aucun nouveau dossier de financement, sauf pour les clients ayant un profil particulièrement intéressant.

    Raison #3. Les banques durcissent leurs critères de risque

    Certes, le taux de change franc suisse euro a évolué de telle sorte qu’il procure aux travailleurs frontaliers une augmentation significative de pouvoir d’achat. Mais du point de vue de la banque, cette hausse est plutôt synonyme de risque sur le plan macro-économique, puisque cette hausse affaiblit à juste titre certaines entreprises suisses. De fait, les banques ont décidé de regarder davantage le profil de l’employeur du client, sa profession et surtout son ancienneté.

    Aussi, un client souhaitant un prêt en devise qui travaille dans une multinationale très connue, avec un métier recherché et qui exerce depuis 10 ans aura de bien meilleures conditions que celui qui travaille dans une PME fortement soumise aux variations du taux de change, qui a un métier peu recherché et qui travaille dans l’entreprise suisse depuis moins d’un an. Dans les faits, ce dernier profil n’aura pratiquement aucune chance d’obtenir un financement.

    Raison #4. Les banques françaises ont beaucoup trop prêté par le passé

    Dernière raison que les banques ne vous diront jamais, les banques françaises, et particulièrement celles de la zone frontalière française, ont énormément prêté depuis au moins 30 ans. De fait, elles ont, pour la plupart, des bilans très déséquilibrés, qui révèlent qu’elles ont beaucoup trop prêté d’argent, et qu’elles n’ont pas assez d’épargne.

    Compte tenu des critères demandés aux banques (Bâle III), et pour éviter de se retrouver dans une situation similaire à celles e 2008-2009, elles préfèrent pour la plupart limiter les crédits accordés, et ne se réservent que pour les profils de clients très intéressants avec des critères d’octroi de prêts immobiliers très restrictifs. Dans certaines banques, il n’est ainsi pratiquement plus possible d’obtenir un crédit immobilier à partir des mois d’avril-mai.

    Fort heureusement, il existe quelques établissements bancaires et quelques solutions un peu plus souples, qui permettent malgré tout de faire aboutir votre projet immobilier, dans certains cas. Si vous recherchez un prêt immobilier et que vous avez des difficultés, remplissez notre formulaire de demande de contact pour un prêt immobilier en devise. Notre partenaire prendra alors contact avec vous  trouvera pour vous les meilleures solutions possibles.

    crédit photo : Fotolia © wsf-f

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    David Talerman

    Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

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