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Expatriation et emploi frontalier en Suisse : 10 chiffres étonnants

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    Vous aviez des certitudes sur l’immigration, l’expatriation ou sur les frontaliers et leur impact sur le marché de l’emploi en Suisse ? Certaines de ces informations vont probablement vous surprendre.

    #1. Près de 20% des actifs qui résident en Suisse sont des ressortissants de l’Union européenne / AELE

    Sur l’ensemble de la population active en Suisse, les ressortissants de l’UE / AELE représentent 18,9% des actifs en Suisse, ce qui représente 890 000 personnes en 2021. A titre de comparaison, les ressortissants d’Etats tiers sont au nombre de 354 000 (7,5% des actifs).

    #2. Entre 2002 et 2020, le nombre de frontaliers en Suisse a plus que doublé

    Avec la libre circulation des personnes et l’assouplissement des règles concernant l’accès à l’emploi en Suisse pour les frontaliers, le nombre de travailleurs frontaliers a augmenté significativement ces 20 dernières années, passant de 163 000 frontaliers en 2002 à plus de 341 000 en 2020.
    A noter que dans la même période, la proportion de travailleurs frontaliers en Suisse est passée de 4% à 6,5%
    Le nombre de frontaliers a progressé de 140% au cours des 20 dernières années, alors que la population totale active pendant la même période a augmenté de 26%.

    #3. Un peu plus de la moitié des frontaliers en Suisse sont des Français

    En 2021, 55% des frontaliers proviennent de France (199 900 personnes), 23% d’Italie (un peu plus de 85 000 personnes), 17% d’Allemagne (63 000) et 2,3% d’Autriche (8 500). En 2002, les proportions par nationalité étaient sensiblement les mêmes. Ces chiffres donnés au niveau national cachent toutefois des disparités locales importantes : dans les cantons de Genève et du Tessin, la proportion de frontaliers dans a population active dépasse les 25%…

    #4. En 2021, les indépendants ont représenté 1,3% de tous les frontaliers en Suisse

    L’activité indépendante pour les travailleurs frontaliers reste marginale : sur 360 500 frontaliers que comptait la Suisse en 2021, seuls un peu plus de 4 930 étaient indépendants, contre plus de 365 600 frontaliers salariés.

    #5. Les 3 secteurs qui recrutent le plus de frontaliers en Suisse sont…

    3 secteurs recrutent un nombre important de frontaliers. Il s’agit  :

    • de l’industrie manufacturière et de l’énergie (24% des frontaliers),
    • du commerce et de la réparation (14%)
    • de l’immobilier et des autres services économiques (11%)

    Selon les secteurs géographique, cette répartition est différente. Par exemple, dans les cantons de Suisse centrale les frontaliers travaillant dans l’industrie manufacturière représentent 37% des frontaliers du canton, et 47% dans les cantons du Jura et de Neuchâtel.

    #6. 33% des frontaliers ont un diplôme de niveau tertiaire

    Seuls 1/3 des frontaliers employés en Suisse ont un niveau d’étude supérieur (32% pour le reste de la population active). 45% ont l’équivalent d’une maturité (baccalauréat) ou ont une formation professionnelle (51% pour le reste de la population active), et 22% n’ont ni l’un ni l’autre (17% pour la population active). Les frontaliers sont donc, en comparaison, mieux formés que les résidents actifs (Suisses et étrangers).

    Si on regarde le détail par canton, c’est à Genève qu’on trouve la proportion de frontaliers les plus qualifiés (40%), et c’est dans l’Arc jurassien et la Suisse méridionale (sud) qu’on trouve la proportion la plus importante de frontaliers non qualifiés.

    #7. Entre 2009 et 2015, la Suisse a accueilli en moyenne chaque année 70 000 immigrés

    De tous les pays de l’Union européenne / AELE, la Suisse est la 4ème pays à avoir accueilli le plus d’immigrés, sur la période 2009 à 2015, avec un peu moins de 70 000 personnes par an en moyenne. Pour faire une comparaison au niveau international, le pays ayant le plus accueilli d’immigrés est l’Allemagne, avec 430 000 personnes par an en moyenne, suivi de l’Italie (311 000 personnes), et le Royaume Uni (254 000). La France n’a pour sa part accueilli que 54 000 immigrés en moyenne par an sur la période, soit nettement moins que la Suisse. Enfin, les pays qui ont un solde migratoire négatif (plus de personnes partent du pays qu’elles ne viennent) sont la Roumanie (-43 000 personnes), la Grèce (-33 000) et la Lituanie (-31 000).

    #8. Depuis la mise en place des accords bilatéraux, les immigrés en Suisse sont nettement plus qualifiés

    Avant la mise en place des accords bilatéraux, les étrangers en provenance de l’UE/AELE qui s’installaient en Suisse n’avaient, en majorité, aucune formation scolaire post-obligatoire, et moins de 30% d’entre-eux étaient au bénéficie d’une formation supérieure. 57% des étrangers qui se ont installés en Suisse après 2002 ont une formation supérieure, et seuls 16% n’ont qu’une formation de niveau degré secondaire.

    #9. Entre 2008 et 2010, le salaire médian brut a augmenté de 0,7% par an

    Quand on parle “immigration”, on parle volontiers de dumping salarial. Les chiffres des études sont contrastés. En effet, la vague d’immigration arrivée après 2002 en Suisse est, en moyenne, payée 1% de moins que les résidents (Suisses et étrangers au bénéfice d’un permis C), soit une différence tout à fait réduite. En revanche, les résidents de courte durée ont un salaire suisse 1,3% inférieur à celui des résidents, et celui des frontaliers 2,8% inférieur à ceux de résidents.

    Toutefois, ces résultats se basent sur des calculs statistiques qui tiennent compte de plusieurs paramètres qui viennent corriger les différences, comme par exemple l’âge, l’ancienneté dans l’entreprise, la formation etc… Avant ces corrections statistiques, les écarts sont beaucoup plus importants (-20,6% pour les résidents de courte durée, et -8,5% pour les frontaliers).

    En revanche, on remarque que les salaires des cantons des régions frontalières du Nord de la Suisse ont évolué beaucoup plus fortement (+1,3% em moyenne par an) que ceux des autres régions frontalières.

    #10. Les frontaliers ont bénéficié d’une hausse supplémentaire de salaire réel de 39% entre 2009 et 2016

    Du fait de la seule appréciation du taux de change EUR CHF (augmentation du franc suisse par rapport à l’euro) qui a prévalu ces 7 dernières années, les frontaliers ont vu leur salaire réel augmenter de 4,8% par an en moyenne, soit 39% en cumulé sur 7 ans.

    C’est dans le département de la Haute-Savoie qu’on trouve le plus de foyers en France qui tirent leurs revenus de l’étranger (90 000, soit 26% des foyers haut-savoyards), la grande majorité tirant ces revenus de la Suisse à travers l’emploi frontalier.

    Source

    Rubrique

    David Talerman

    Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

    12 réflexions sur “Expatriation et emploi frontalier en Suisse : 10 chiffres étonnants”

    1. Bonjour,
      Je suis Cariste et j’ai obtenu le cases en France .
      Je suis autorisé à conduire le chariots élévateurs 1,3,4 et 5.
      Je voulais savoir si je vais à Genève est ce que je pourrai travailler avec .

    2. #3. Un peu plus de la moitié des frontaliers en Suisse sont des Français
      Merci Monsieur de cet article enrichissant. Cependant, permettez-moi de douter du 3ème point proposé.
      En effet, sur 163’000 frontaliers d’origine française, combien tournent autour de Bâle, de Neuchâtel ou de Genève. En pays de Gex par exemple, 1/4 à 1/3 des frontaliers travaillent pour la “Genève Internationale” et ne sont ni des Suisses, ni des Français… et pour reprendre l’exemple de Genève, les familles “nombreuses” suisses sont souvent contraintes à devenir frontalières pour se loger… Alors, 175’000 traversent la frontière franco-suisse, mais combien de Français ? Permettez-moi de vous demander quelques précisions sur ce point et encore merci pour vos études.

      1. Bonjour Bertrand,
        La source provient d’une étude faite par le SECO, je pense que c’est plutôt fiable, même si j’entends vos arguments. Avez-vous regardé plus en détail sur ce point l’étude dont le lien est à la fin de l’article ?

    3. Intéressant mais il manque, pour une information complète le nombre réel de ressortissant Suisse résidant en France voisine.
      Ils font pourtant parti des frontaliers puisse que passant la frontière tour les jours.
      Je parle ici des ressortissants Suisses déclarés
      A cela il faudrait ajouter les ressortissants déclarés habitants en Suisse mais residants effectivement toute l’année en France sans être déclaré en résidence principale.

    4. Bonjour,
      Je voudrais avoir un renseignement :
      Voilà, j’ai un ami qui réside en France avec une carte de résident de 10 ans et a sa propre entreprise d’échafaudage.
      Peut-il aller chercher des “chantiers” en Suisse pour travailler ?
      Quelle démarche doit-il faire si il y a des conditions ?
      Vous en remerciant par avance.
      Fabienne C-B

    5. Bonjour David, je suis chilienne, ja vis actuellement au Chili mais pendant mon enfance j´ais vécus en Haute Savoie, France. Depuis mon retour au Chili il y a déjà 30 ans, je ne peut pas oublier mon enfance et c´est pour cela que je suis très intéressée de vivre en Suisse, avec ma petite famille; mon mari et moi nous sommes Architecte et mes enfants ont 9 et 16 ans.
      Merci

      1. Bonjour Valentine,
        L’accès au marché du travail pour les non-ressortissants UE est très difficile, et dépend principalement de l’état du marché pour votre métier. A moins d’avoir une spécialité spécifique, cela risque d’être très difficile.

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