Des étrangers en Suisse de plus en plus qualifiés
Dans le livre qu’elle vient de publier, «La nouvelle immigration – La Suisse entre l’accueil des cerveaux et la peur de l’étranger», la Fondation Avenir suisse dresse le portrait des nouveaux étrangers en Suisse. Ce travail d’étude remarquable dessine les nouveaux contours d’une catégorie de personnes qui représente plus d’un quart de la population suisse, ainsi que les perspectives dans un cadre politique, économique et social. Nous vous proposons ici quelques-unes des grandes idées.
Économie : la nouvelle immigration en Suisse a permis au pays de soutenir sa croissance
Les autorités suisses le répétaient à l’envi depuis plusieurs années, l’étude du livre le confirme : Si depuis 2007 la croissance du pays est de plus de 3%, c’est grace à l’arrivée d’étrangers qualifiés. Ainsi, “Entre 2001 et 2005, les trois quarts de la croissance de l’activité en Suisse furent produits par des étrangers“. Et entre 1995 et 2000, la quasi totalité de l’augmentation de la productivité au travail est due aux étrangers.
Par ailleurs, 27% des heures travaillées en Suisse, qui ont un impact direct sur la productivité du pays, sont dues aux travailleurs étrangers.
L’étude met également en avant des chiffres très étonnants :
– En 20 ans, le nombre de professeurs étrangers a doublé et représente 43% ;
– 60% des cadres des entreprises cotées sur le SMI sont des étrangers.
Des nouveaux étrangers qui bénéficient à présent du même statut social que les locaux
L’étude montre que les classes moyennes et supérieures suisses sont confrontées à la concurrence de cette immigration qualifiée : auparavant, ce phénomène existait peu, et l’ascension sociale était très souvent plus bénéfique aux suisses qu’aux étrangers.
Globalement, presque tout le monde en Suisse a bénéficié de la croissance apportée par les travailleurs étrangers. Seuls quelques secteurs en sont victimes, comme par exemple les médecins de campagne qui pâtissent d’une baisse de revenus due aux médecins étrangers qui se sont installés.
Quant à l’immobilier, dans certaines régions comme Genève ou Zurich, l’augmentation des prix du logement semblent liée à l’arrivée de ces étrangers qualifiés, mais ce phénomène ne saurait être généralisé à tout le pays.
La Suisse : seulement une étape pour les expatriés
Selon l’ouvrage, travailler dans un pays étranger est une étape essentielle dans le plan de carrière des expatriés. La Suisse serait donc, pour beaucoup, une étape et pas une destination.
L’anglais : la quatrième langue nationale ?
Plus que jamais, compte tenu de cette nouvelle immigration, l’anglais est la langue des affaires en Suisse, même si beaucoup d’expatriés sont allemands ou germanophones.
Le capital humain, l’enjeu de demain
Dans une thèse défendue dans le livre, Daniel Müller-Jentsch prétend que la compétition portera à l’avenir sur le capital humain. Ce sont les travailleurs les plus qualifiés qui formeront 20 à 30% des actifs, d’où l’intérêt de les attirer.
La Suisse possède de beaux atouts pour cela, et notamment une excellente qualité de vie. Bénéficier d’un pôle d’emploi dans un environnement où, par exemple, les temps de trajets domicile-travail ne sont pas des contraintes majeure comme c’est le cas dans de grandes agglomérations comme Paris est un véritable atout.
Par ailleurs, ses activités de niche sont autant de facteurs qui séduisent les travailleurs étrangers.
Consultez le résumé en français sur le site d’Avenir-Suisse (note du 28/11/11 : ce document n’est plus disponible) .
Le livre n’est disponible (pour l’instant) qu’en allemand. L’acheter chez Amazon .
prof de math roumain , 54 ans , parle bien francais
cherche un job en Suisse ; conseillez-moi , merci