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1/3 des entreprises suisses ont du mal à pourvoir les postes vacants

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Dans son étude mondiale sur les pénuries de talents, Manpower nous monter qu’en Suisse 33% des entreprises ont du mal à pourvoir leurs postes vacants. Par rapport à la même étude de l’année 2012, ce chiffre est en augmentation de 5%, mais en baisse de 4% par rapport à l’année précédente.

C’est toutefois moins qu’en Allemagne où 40% des entreprises sont dans ce cas, et plus qu’en France où elles ne sont que 21%. Au niveau mondial, l’étude montre que 36% des entreprises ont des difficultés à trouver des candidats. C’est donc un phénomène mondial, et la Suisse n’y échappe pas.

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source : Etude Manpower sur la pénurie de Talents 2014

La difficulté à recruter des candidats en Suisse est un phénomène qui date de plusieurs années. Plusieurs études pointent du doigt cette problématique : le SECO, récemment, a mené une étude précise sur le sujet qui permettait notamment d’identifier les profils les plus recherchés. Au final, si toutes les études ne disent pas forcément exactement la même chose quant aux secteurs et profils en tension, la pénurie existe vraiment, mais bien sûr pas de manière uniforme.

Il est également difficile de parler des difficultés de recrutement sans parler de la votation du 9 février dernier qui prévoit une limitation de l’immigration (et donc également pourrait accroître les difficultés de recrutement des entreprises suisses) : nous verrons que sur certains sujets, cette votation a eu peu d’impact alors que sur d’autres, les entreprises suisses ont déjà mis en place des mesures préventives.

Les raisons pour lesquelles les entreprises suisses n’arrivent pas à pourvoir les postes

3 raisons sont principalement évoquées par les entreprises pour expliquer leurs difficultés à pourvoir des postes :

  1. Le manque de compétences techniques ou spécialisées : 36% (35% en 2013)
  2. L’absence de qualifications ou certifications liée au secteur : 30% (24% en 2013)
  3. La manque ou l’absence de candidats : 27% (44% en 2013)

Si la 1ère raison évoquée reste stable par rapport à l’an passée, la 2ème a augmenté de manière significative. Ce 2ème point met en avant, notamment, les carences en termes de formation, et probablement une augmentation de la technicité et des normes dans beaucoup de métiers. Pour la 3ème raison, on remarque une baisse très nette par rapport à l’année précédente, qui laisse penser que les entreprises ont moins de difficultés qu’auparavant à accéder à des profils correspondant aux postes proposés.

Ce que les entreprises suisses font pour surmonter leurs difficultés de recrutement

Face à ce phénomène, les entreprises suisses qui ont des difficultés de recrutement de personnel réagissent de la manière suivante :

  1. Elles ne changent rien dans plus de 41% des cas (contre 35% l’an passé)
  2. Elles mettent en place des modèles d’organisation du travail dans 35% des cas (contre 10% l’an passé)
  3. Elles mettent en place des techniques de recherche de talents dans 14% des cas (contre 18% l’an passé)
  4. Elles mettent en place de nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines dans 17% des cas (contre 29% l’an passé)

La plus grand proportion des entreprises ne font rien pour changer la situation :

Regardons en détail ce que chacune de ces mesures inclut :

Modèles d’organisation du travail

  • 21% des entreprises ont décidé de changer les modalités de travail actuelles, en mettant en place du job sharing, le partage de missions etc. Elles étaient 3% à le faire l’an passé.
  • 10% porte son attention sur son vivier de candidats (aucune ne le faisait l’an passé)
  • 7% pense intégrer plus de collaborateurs temporaires dans l’entreprise (% inchangé par rapport à l’an passé)
  • Aucune ne souhaite proposer des solutions de travail à distance

Techniques de recherches de talents

  • 7% des entreprises recrute (ou souhaite recruter) des candidats n’ayant pas toutes les compétences requises pour le poste mais qui possèdent un potentiel soit d’apprentissage, soit de développement (3% en 2013)
  • 6% souhaite diversifier leurs sources de détection de talents en recherchant des pistes ou viviers pas encore explorés (10% en 2013)
  • 5% recherchent des candidats à l’étrangers (contre 6% l’an passé)

Il est intéressant de constater que les techniques de recherche de talents ont évolué d’une année à l’autre : certaines entreprises suisses, qui étaient jusqu’à présent dans une situation où elles avaient le choix entre beaucoup de bons candidats, prenaient le temps de la réflexion et attendaient même parfois un temps significatif pour pouvoir recruter le candidat “idéal”. Il semblerait que cette position parfois un peu rigide s’assouplisse quelque peu.

La recherche de candidats étrangers reste pratiquement au même niveau par rapport à l’année précédente : il semblerait, selon cette étude, que la votation du 9 février dernier qui prévoit de limiter l’immigration n’a pas eu d’impact réel sur la volonté de recruter des travailleurs étrangers en Suisse, ni positivement, ni négativement.

Nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines

  • 13% des entreprises mettent en place des programmes de formation et de développement pour le personnel existant (16% en 2013)
  • 3% mettent en place des techniques de recrutement nouvelles et inhabituelles, tant en interne qu’en externe (9% en 2013)
  • Aucune ne souhaite augmenter les avantages sociaux
  • Aucune ne souhaite augmenter le salaire de départ

On constate, avec ces chiffres, que l’essentiel des pratiques de gestion des ressources humaines pour compenser les problèmes de recrutement concernent la formation et le développement du personnel existant. C’est selon nous une conséquence directe de la votation du 9 février : même si on ne connait pas les détails de la loi, les entreprises risquent, dans l’avenir, de développer de manière significative leurs efforts de recherche de candidats locaux et donc déjà en place. Ces techniques viennent donc très probablement en tactique défensive de la part des entreprises, qui souhaitent capitaliser leurs ressources et les valoriser.

Les 10 métiers les plus recherchés en Suisse en 2014

En marge de cette étude, Manpower nous propose un panorama des 10 métiers les plus recherchés en Suisse. Consultez l’article que nous avons rédigé sur les 10 métiers les plus recherchés en Suisse en 2014 (sur le blog de David Talerman).

David Talerman

Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

3 réflexions sur “1/3 des entreprises suisses ont du mal à pourvoir les postes vacants”

  1. Directrice des ressources humaines d’une petite entreprise dans le biomédicale (une vingtaine de salariés) je n’ai eu aucun problème cette année à recruter les 3 ingénieurs et l’assistante dont j’avais besoin. 3 ingénieurs Français ont été recruté. J’ai eu énormément de CV de France. L’assistante, elle a été recruté localement car j’avais besoin qu’elle parle parfaitement l’anglais et l’allemand. Je ne vois pas de problème de recrutement en ce moment en Suisse vu que l’on a aujourd’hui un accès illimité a la main d’oeuvre européenne. Par contre l’après 9 février me fait peur, et vais devoir adapter ma stratégie….

  2. Du mal à recruter ?
    En même temps il y a beaucoup d’offres ou les entreprises demandent pas mal d’expériences.
    Pour les juniors, ceux qui sortent du lycée ou autres c’est encore plus compliquer pour eux …

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