2,1 % : c’est la croissance du PIB de la Suisse romande enregistrée pour l’année 2013, selon une étude récente publiée sur le sujet. Les spécialistes prévoyaient plutôt une croissance d’un peu moins de 1,5% : une bonne nouvelle qui traduit le dynamisme de l’économie romande. Et une bonne nouvelle pour ceux qui recherchent un emploi en Suisse.
Un franc suisse fort et une conjoncture européenne maussade qui n’ont pas terni l’économie romande
Malgré un franc suisse fort par rapport à l’euro qui handicape les exportations, et une conjoncture européenne plutôt maussade, l’économie romande a réussi à rester robuste et à se développer. Pour comparaison, en 2013 :
- la croissance du PIB en Suisse a été de +2%
- la croissance du PIB dans l’Union européenne a été de +0,1% (+0,3% pour la France, +0,4% pour l’Allemagne, +1,9% pour le Royaume-Uni),
- la croissance du PIB dans le monde a été de +2,9%
En 2012, le PIB romand a augmenté de 1%, la tendance est donc positive et la croissance s’est donc accélérée.
Un PIB qui devrait croître encore en 2014
Les prévisions en Suisse romande sont également très positives et orientées à la hausse pour l’année 2014 : alors que la croissance du PIB en Suisse devrait être de +2,2% l’année prochaine, on estime qu’elle sera de +2,6% pour la Suisse romande (+1,5% pour l’Union européenne et +3,6% dans le monde). Les analystes expliquent ces prévisions par la sortie de la crise pour les pays de l’Union européenne, ainsi qu’une conjoncture mondiale plus favorable, notamment aux Etats-Unis.
L’économie romande représente 25% de l’économie suisse
Le PIB romand contribue à hauteur de 25% dans l’économie suisse, avec un PIB de 138,5 milliards en 2013. En une décennie, la Suisse romande a augmenté son poids dans l’économie suisse d’environ 1%. C’est surtout dans le secteur de l’industrie (+2,8% de croissance par an) et des services (+2,3% par an) que cette croissance s’est ressentie.
L’évolution du PIB en Suisse romande, branche par branche
Secteurs ayant bénéficié d’une croissance du PIB de plus de 2,5%
- Banque et assurance
- Bâtiment, construction
- Administration publique et Santé
- Immobilier
- Service aux entreprises
- Chimie, pharmacie
Secteurs ayant bénéficié d’une croissance comprise entre 1,6 et 2,5%
Aucune
Secteurs ayant bénéficié d’une croissance comprise entre 0,1% et 1,5%
- Commerce de détail
- Grossistes
- Hôtellerie-restauration
- Agriculture
Secteurs dont la croissance a été négative :
- Alimentation
- Transport
- Télécommunication
- Edition
- Horlogerie
Globalement, tant les nouvelles que les perspectives pour les années à venir sont bonnes pour la Suisse romande et devraient donc favoriser, dans beaucoup de secteurs d’activité, les emplois.
Source : Rapport sur le PIB romand (pdf) – 15 mai 2014
On a eu 100’000 personnes qui ont immigré en Suisse en 2013 alors imaginez en 2014 et 2015 où la croissance sera nettement plus forte. Pas surpris de 110’000 à 120’000 cette année et l’année prochaine. Depuis le debut de l’année j’ai 3 nouveaux voisins et tous étrangers un couple d’italien, un portugais et un Français. Dans ma rue à Lausanne. Je me suis amusé à regarder les plaques d’immatriculation. Environ 1/3 sont EU. Ce sont des gens qui sont arrivés récemment et n’ont pas encore de plaques vaudoises. Je commence a ne plus reconnaitre ma ville et pourtant je suis plutôt ouvert ayant habité à Singapour.
Il y a quelqu’un qui parlait dans un autre de vos articles que la pénurie d’ingénieur/informaticiens était a relativiser. Je peux confirmer. Une entreprise que je connais bien Sensiron AG, spin-off de l’ETHZ dans les sensors. En 8 ans elle est passé de 2 employés à près de 700 aujourd’hui. Le directeur des RH confiait que le recrutement de personnes qualifiées en Suisse n’était pas un problème car les ingénieurs/informaticiens de toutes l’EU y rêvent d’y travailler. En 2013 sensiron AG a recruté 200 ingénieurs/informaticiens. Pour ces 200 postes elle a reçue 10’000 CV. Une moyenne de 50 CV par job. Donc la pénurie dont tout les médias suisses parlent me fait rire. Les entreprises Suisses sont extrêmement attractives pour les ingénieurs EU et peuvent ce permette de ne choisir que les meilleurs. Dans les autres pays EU, Allemagne… c’est le contraire pour un poste on ne reçoit pas toujours de CV. Donc il faut arrêter de dire qu’il y a une pénurie d’ingénieurs en Suisses car ce n’est pas vrai. Dans les autres pays EU Oui car ils sont beaucoup moins attractifs. Les meilleurs cerveaux affluent vers la Suisse.
“Malgré cette absence d’image de marque, Sensirion magnétise les talents. L’an dernier, l’entreprise a reçu 10 000 candidatures pour 200 nouveaux postes à pourvoir. Il faut dire qu’elle est en pleine croissance. L’effectif a doublé en deux ans”
Regardé Sensefly spin off de l’EPFL (fabrique des drones). En 5 ans elle est passé de 2 employés a plus de 70. Et que des personnes hautement qualifiés. le mois derniers elle a mis 3 annoncent pour des postes d’ingénieurs et aujourd’hui les postes sont déjà pourvus….
Bonjour Laurent,
Merci pour ce feedback.
J’ai plusieurs commentaires :
1/ cette pénurie de personnel qualifié, ce sont les entreprises elles-mêmes qui le disent, et ce dans des études qui sont menées. Tant les PME que les grandes structurent l’affirment. Cela fait des années qu’elles le disent, on ne peut même pas dire qu’il s’agit d’un phénomène récent.
2/ ce que vous dites concernant le fait que les entreprises suisses ont le choix est tout à fait exact, je le dis d’ailleurs assez souvent. Mais dire que tous les ingénieurs de la planète rêvent de travailler dans les entreprises suisses me paraît assez loin de la réalité : beaucoup d’entreprises, y compris dans les pays émergents, sont également très attractives. Par ailleurs, ce n’est pas parce que les entreprises ont le choix qu’elles trouvent.
3/ l’exemple que vous donnez ne peut pas être réduit à une réalité globale du marché. J’ai exactement plusieurs exemples inverses, avec des start-up suisses qui n’arrivent pas à recruter.
4/ les raisons qui expliquent les problèmes de recrutement peuvent être nombreuses, et très différentes d’une entreprise à l’autre : certaines ne payent pas assez pour être compétitive localement et internationalement, d’autres ont mauvaise réputation, certaines veulent absolument “la star” quitte à attendre etc. Bref, ce n’est pas un sujet simple. Mais prétendre que la pénurie de personnel qualifié est une fable (ce que, entre les lignes, vous prétendez), ne ma paraît être une réalité, du moins pas celles de toutes les entreprises suisses !