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En Suisse, il faut postuler 46 fois pour décrocher un emploi (en moyenne)

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    Dans une étude sur le marché du travail en Suisse, la filiale suisse du cabinet spécialisé dans la réinsertion professionnelle, Lee Hecht Harrison, donne quelques statistiques très intéressantes sur la recherche d’emploi en Suisse. Ces informations donnent notamment la proportion de candidatures qu’il faut faire en moyenne avant d’avoir un entretien. Certains résultats sont plutôt étonnants. Nous vous proposons de vous présenter les principaux résultats de cette étude, qui permettront notamment à ceux qui recherchent un emploi en Suisse de voir où ils en sont par rapport à la moyenne.

    1 entretien décroché sur 5 candidatures pour 57% des candidats

    Nous parlerons dans la suite de candidatures ciblées (profil adapté au poste proposé et/ou à l’entreprise et avec un dossier de candidature, CV et lettre de motivation, qui ont été rédigées en conséquence). L’étude indique que sur pour près de 60% des candidats, il faut envoyer 5 candidatures ciblées pour avoir un entretien. Sur l’ensemble des candidats, la durée moyenne de chômage est de 7 mois. Et il faut en moyenne 46 postulations ciblées avant de décrocher un emploi. Quand même.

    Même en fin de processus de recrutement, un candidat en Suisse a moins d’une chance sur 3 d’avoir le job

    C’est l’un des résultats étonnants de cette étude : un candidat qui se retrouve en fin de parcours, après au moins 2 entretiens et des tests n’a en réalité qu’une chance sur 3 d’avoir le poste : les entreprises suisses semblent avoir modifié leur comportement et conservent jusqu’à la fin plus de candidats qu’ils ne le faisaient auparavant. Les habitudes de recrutement ont visiblement sensiblement évolué ces dernières années, notamment parce que les entreprises ont beaucoup plus de choix parmi les candidats.

    Dans 30% des cas, ce sont les candidats qui refusent le poste

    Autre statistique étonnante : dans 30% des cas, c’est le candidat, et non l’entreprise, qui refuse le poste : les explications ne sont pas données, mais on peut imaginer qu’il existe un lien avec la tendance qu’ont certaines entreprises à proposer des salaires qui ne sont pas adaptés aux prix du marché.

    Les candidats ne sont pas satisfaits de la politique de recrutement des entreprises suisses

    L’étude relève une insatisfaction des candidats quant à la manière dont les entreprises gèrent le processus de recrutement : manque de personnalisation dans la réponse (quand il y en a une), processus de sélection pas clair, motif du refus peu probant ou “bateau”. Dans certains cas, l’entreprise indique qu’un autre candidat répond mieux aux attentes du poste et pour autant, le poste ouvert est maintenu…

    Autre motif d’insatisfaction : les services et pages de recrutement des sites Web des entreprises. En particulier, les formulaires de saisie normalisés permettant de saisir le CV doivent être améliorés selon les candidats.

    Il faut que le profil du candidat colle quasi parfaitement à ce que l’entreprise attend

    Les analystes de l’étude indiquent que les entreprises suisses sont de plus en plus nombreuses à attendre le candidat parfait, celui qui répond à l’intégralité du descriptif de poste. En clair, elles préfèrent attendre plutôt que recruter le moins “mauvais” des candidats, ce qui rallonge les délais de recrutement.

    Pour finir, les analystes précisent que les candidats n’ayant pas de profil très qualifiés n’ont pas intérêt à postuler pour des postes pour lesquels ils ne remplissent pas exactement les conditions énoncées.

    Remarque : ces statistiques se basent a priori sur les candidats du marché suisse, c’est-à-dire les candidats qui sont déjà présents sur le marché de l’emploi en Suisse. Nous estimons que pour les étrangers n’ayant pas d’expérience en Suisse et un métier qui n’est pas recherché ou peu qualifié, ces chiffres doivent être adaptés. En particulier, les délais de recherche d’emploi sont probablement sensiblement plus longs. L’étude a rassemblé les réponses de 480 demandeurs d’emploi en Suisse.

    source : Lee Hecht Harrison

    Rubrique

    David Talerman

    Spécialiste de l'expatriation et de l'emploi en Suisse, je suis l'auteur du livre Travailler et Vivre en Suisse. Suivez-moi sur Instagram, LinkedIn, Facebook. Suivez notre actualité grâce à notre newsletter.

    11 réflexions sur “En Suisse, il faut postuler 46 fois pour décrocher un emploi (en moyenne)”

    1. Bonjour,
      Merci pour votre article fort intéressant et qui montre bien la difficulté d’être embauché. Il est vrai que la politique d’embauche a été fortement modifiée. Maintenant les employeurs souhaitent une personne hyper qualifiée et la payer comme un débutant. Il y a là, effectivement des problèmes!

    2. Bonjour,
      Merci pour le partage.
      A 55 ans ces statistiques ne sont plus exactes.
      Plus de 250 postulations, un dizaine d’entretiens, et finalement rien…
      Mais je ne désespère pas.

    3. Bonjour, Merci pour votre article trés interessant .Peut- on se contenter de répondre aux offres des jobboards ou bien faut- il aussi envoyer des candidature spontanées ?

      1. Bonjour Germain,
        Mon conseil, c’est de varier les différents canaux : les job boards sont incontournables, tout comme les candidatures spontanées. Mais ce qui peut vraiment faire la différence, c’est une démarche structurées de réseautage. C’est long à mettre en place mais très efficace.

    4. Jean-François F.

      Merci pour votre article qui me rassure un peu.
      Ingénieur Informatique on m’avait promis des ponts d’or en République Helvétique par certains amis. Après une centaine d’envoi de CV, des dizaines d’entretien téléphoniques, Skype, et même plusieurs déplacements sur place (à mes frais 🙁 ), je n’ai jamais abouti. Depuis j’ai laissé tomber, un peu fatigué pour le moment après presqu’un an de recherches.
      Effectivement, le motif invoqué était systématiquement que je ne collais pas “parfaitement” au profil, c’est à dire qu’il me manquait toujours une qualification sur tel ou tel domaine. Pourtant j’ai essayé de mettre en avant mon esprit d’adaptation et mon expérience.
      Par contre je serai curieux de savoir si l’embauche est facilitée par le fait d’habiter sur place? Les employeurs sont ils plus souples quand il s’agit de profils “locaux”?

    5. chabault roussel

      Bonjour,

      Personnellement j’ai eu du travail sur Suisse 5 mois après mon arrivée sur Haute Savoie; Le métier aide il est vrai car je suis aide soignante. J’ai commencé en agence de placement (intérim) et finalement ai eu un poste fixe malgré mes 59 ans….
      Il faut vraiment correspondre parfaitement au profil exigé pour répondre à une annonce et très souvent par mail. Le dossier doit être totalement complet, il est vrai que les Helvétiques sont pointilleux à ce sujet..

      Mon fils et mon gendre qui sont arrivés quelques semaines après moi ont également trouvé un job en quelques semaines, 4 semaines pour mon fils opticien, et 2 semaines pour mon gendre chef cuisinier… Je les avais conseillé quant au dossier et lettre de motivation afin qu’ils ne perdent pas de temps comme je l’ai fais au début. Lors de mon arrivée, je n’avais personne pour me donner quelques conseils…

      Il faut être patient aussi et savoir que lors d’un entretien, l’employeur doit envoyé le dossier au Pôle Emploi Suisse afin que celui atteste que cet emploi n’a pas été retenu pour un Suisse. Les Suisse passent en priorité, ce qui, à mon avis , est tout à fait normal.
      Le temps que tout ceci soit fait il faut compter au moins 2/3 semaines….

      Nous demeurons tous sur France et il ne m’a pas semblé que le fait d’habiter hors Suisse compliquait les embauches..

      1. Bonjour,
        Merci pour ce retour d’expérience. Juste un commentaire : la préférence nationale n’est plus en vigueur depuis la mise en place des accords bilatéraux. En revanche, avec la nouvelle loi sur l’immigration, il semblerait que celle-ci revienne d’une manière ou d’une autre d’ici 3 ans.

        1. Bonjour,
          @ David : la préférence nationale n’existe pas dans les textes, mais elle est présente dans les faits ! On voit pas mal d’annonces où ils indiquent clairement que la préférence sera donnée à une personne de nationalité suisse ou résident en Suisse. Et dans les processus de recrutement, je connais des institutions (HUG, Uni en l’occurrence) où les CV frontaliers sont systématiquement mis à l’écart pour certains postes. Donc ça existe clairement. Maintenant il ne s’agit pas de critiquer ou de juger cette pratique, personnellement je la comprends. A chacun de montrer ses compétences et qualités pour convaincre et sauter les barrières !

    6. “processus de sélection pas clair, motif du refus peu probant ou « bateau ». Dans certains cas, l’entreprise indique qu’un autre candidat répond mieux aux attentes du poste et pour autant, le poste ouvert est maintenu”. Je le vis chaque semaine lors de la réception de réponses négatives. Étant au chômage en Suisse (poste de cadre sup/ démission pour suivi du conjoint) et suivie par l’ORP, je me fais un plaisir d’appeler le recruteur pour connaitre les raisons de la mise à l’écart de mon CV : on m’explique que je n’ai pas d’expérience et pas de réseau en Suisse. C’est à 90% la même réponse. Je ne comprends pas cet argument : pour un recruteur, un Suisse n’ayant jamais quitté son pays, voire son canton est-il plus adaptable qu’un étranger ayant vécu dans divers pays et diverses cultures ?

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